Illustration de commentaire n° 05 - Série n°02
Encre de chine sur papier Canson 65x50 cm - mars 2017
Encre de chine sur papier Canson 65x50 cm - mars 2017
Commentaire illustré :
Une projection de lumière sur une toile blanche, une toile monochrome de couleur turquoise, une cale qui fait pencher un socle blanc, la photo d'une page A4 blanche sur un bureau noir, un ensemble de soixante-quatre toiles monochromes quadrilatères noires, trois allumettes sur un socle blanc, un orateur sur un fond blanc face caméra, des compositions de carrés et rectangles gris projetées sur un mur blanc, une toile monochrome enfermée dans un caisson en bois, des carrés noirs sur des toiles blanches...
En regardant formellement les propositions de Michael Jourdet, de facture minimale et épurée, on pourrait facilement les inscrire dans la continuité du mouvement conceptuel des années 70 et de ces œuvres qui s’intéressaient plus à l’intention de l’artiste qu’à la réception de l’œuvre par le spectateur : l'art pour l'art, “Ce qui est à voir est ce qui est.”. Pourtant, en observant plus attentivement, on découvre dans les propositions de Michael Jourdet une toute autre dimension : celle du jeu et de l’humour, qu’il porte sur l’œuvre elle-même, sous le regard complice du spectateur.
Son premier cycle de travail autour de la figure du Monochrome en témoigne : détournée et transformée, la toile pure de K.Malevitch devient le support d’une malice digne de A.Allais : voilà que l’on joue au dé une composition picturale, qu’on en colorise une autre pour la rendre tendance, qu’on lui trouve un sponsor ou encore qu’on la transforme en un objet de luxe ! L’œuvre sacrée et impressionnante laisse place à une proposition joueuse, ouverte au spectateur. Le second cycle de travail de Michaël Jourdet, Ecrits & Commentaires évolue toujours dans un esprit complice et amusé, mais questionne cette fois la relation entre l’artiste et son spectateur : que peut-il lui « donner » ? Jusqu’où peut-il commenter sa propre création, jusqu’où est-il l’interprète privilégié de son œuvre ? Peut-il donner trop, peut-il donner trop peu ? Derrière ces questions, c’est toute la problématique de la médiation qui s’ouvre : le sens des commentaires dans une exposition, le rôle d’un critique, l’intérêt (ou non) d’un accompagnement pour accéder au sens profond de l’œuvre…
Dans ces deux cycles Michaël Jourdet joue avec le spectateur, lui ouvre jusqu’aux coulisses des doutes de la création et le considère ainsi non plus comme un amateur obéissant mais bien comme une personne capable de se questionner et de remettre en question des principes établis".
Anne-Sophie Bérard, Directrice artistique à la gaïté lyrique
Texte pour l'exposition Parizon@dream II
Une projection de lumière sur une toile blanche, une toile monochrome de couleur turquoise, une cale qui fait pencher un socle blanc, la photo d'une page A4 blanche sur un bureau noir, un ensemble de soixante-quatre toiles monochromes quadrilatères noires, trois allumettes sur un socle blanc, un orateur sur un fond blanc face caméra, des compositions de carrés et rectangles gris projetées sur un mur blanc, une toile monochrome enfermée dans un caisson en bois, des carrés noirs sur des toiles blanches...
En regardant formellement les propositions de Michael Jourdet, de facture minimale et épurée, on pourrait facilement les inscrire dans la continuité du mouvement conceptuel des années 70 et de ces œuvres qui s’intéressaient plus à l’intention de l’artiste qu’à la réception de l’œuvre par le spectateur : l'art pour l'art, “Ce qui est à voir est ce qui est.”. Pourtant, en observant plus attentivement, on découvre dans les propositions de Michael Jourdet une toute autre dimension : celle du jeu et de l’humour, qu’il porte sur l’œuvre elle-même, sous le regard complice du spectateur.
Son premier cycle de travail autour de la figure du Monochrome en témoigne : détournée et transformée, la toile pure de K.Malevitch devient le support d’une malice digne de A.Allais : voilà que l’on joue au dé une composition picturale, qu’on en colorise une autre pour la rendre tendance, qu’on lui trouve un sponsor ou encore qu’on la transforme en un objet de luxe ! L’œuvre sacrée et impressionnante laisse place à une proposition joueuse, ouverte au spectateur. Le second cycle de travail de Michaël Jourdet, Ecrits & Commentaires évolue toujours dans un esprit complice et amusé, mais questionne cette fois la relation entre l’artiste et son spectateur : que peut-il lui « donner » ? Jusqu’où peut-il commenter sa propre création, jusqu’où est-il l’interprète privilégié de son œuvre ? Peut-il donner trop, peut-il donner trop peu ? Derrière ces questions, c’est toute la problématique de la médiation qui s’ouvre : le sens des commentaires dans une exposition, le rôle d’un critique, l’intérêt (ou non) d’un accompagnement pour accéder au sens profond de l’œuvre…
Dans ces deux cycles Michaël Jourdet joue avec le spectateur, lui ouvre jusqu’aux coulisses des doutes de la création et le considère ainsi non plus comme un amateur obéissant mais bien comme une personne capable de se questionner et de remettre en question des principes établis".
Anne-Sophie Bérard, Directrice artistique à la gaïté lyrique
Texte pour l'exposition Parizon@dream II