Illustration de commentaire n° 02
Impression jet d'encre couleur, papier Fine Art Pearl, 30x45cm + textes n&b, 30x20cm, encadrement total 40x80cm, 5ex - juin 2013
Impression jet d'encre couleur, papier Fine Art Pearl, 30x45cm + textes n&b, 30x20cm, encadrement total 40x80cm, 5ex - juin 2013
Commentaire illustré :
Certes il faut passer le pont, mais par ces belles journées ensoleillées, c’est un plaisir. Aller jusqu’à la Générale à Sèvres est toujours un peu une expédition. J’y ai vu hier une exposition un peu disparate, au titre calembourdesque, Suprême & Isthmes (jusqu’au 6 juin seulement, j’écris vite), regroupant six artistes sous le vague lien du suprématisme et de la géographie. Deux découvertes intéressantes, Isabelle Giovacchini et Michaël Jourdet.
Jourdet se dit hanté par Malevitch, qu’il copie, dérive et détourne avec un humour parfois grinçant, tirant tantôt vers Alphonse Allais, tantôt vers Duchamp, ainsi un «monochrome inédit», toile peinte dans l’obscurité et enfermée dans un caisson en bois, que nul n’a vue, ni l’artiste, ni le spectateur. On pense à bruit secret ; d’autres ont joué sur cette invisibilité avec la pellicule photographique, l’image qui se détruit quand on la regarde (comme les fresques du tombeau d’un pharaon, détruites dans les heures qui suivirent leur découverte) : qu’adviendra-t-il si on ouvre ce caisson ? Au mur,Michaël Jourdet a disposé une série de petits tableaux noirs rectangulaires, selon un ordre mystérieux. Mais si l’oeil nu ne voit rien, c’est à travers le viseur de l’appareil photo que ‘l’œil habillé’ découvre une femme nue agenouillée devant un objet; je l’imagine japonaise, geisha préparant le thé (Nu féminin). Qui sait ? Ce n’est plus que l’empreinte d’un corps, que sa quintessence, sa déclinaison en standards basiques; je pense à Julian Opie,, dont les strip-teaseuses décomposées en formes essentielles sont pour moi d’un érotisme absolu, car rien n’y distrait plus de l’acte même, la forme s’ y est dissoute. On est loin du suprématisme dans l’esprit, sinon dans la forme, en tout cas c’en est une joyeuse revisite.
Marc Lenot, Laisser des traces - (http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr),
Note sur l'exposition "Suprême & isthmes", juin 2009.
Certes il faut passer le pont, mais par ces belles journées ensoleillées, c’est un plaisir. Aller jusqu’à la Générale à Sèvres est toujours un peu une expédition. J’y ai vu hier une exposition un peu disparate, au titre calembourdesque, Suprême & Isthmes (jusqu’au 6 juin seulement, j’écris vite), regroupant six artistes sous le vague lien du suprématisme et de la géographie. Deux découvertes intéressantes, Isabelle Giovacchini et Michaël Jourdet.
Jourdet se dit hanté par Malevitch, qu’il copie, dérive et détourne avec un humour parfois grinçant, tirant tantôt vers Alphonse Allais, tantôt vers Duchamp, ainsi un «monochrome inédit», toile peinte dans l’obscurité et enfermée dans un caisson en bois, que nul n’a vue, ni l’artiste, ni le spectateur. On pense à bruit secret ; d’autres ont joué sur cette invisibilité avec la pellicule photographique, l’image qui se détruit quand on la regarde (comme les fresques du tombeau d’un pharaon, détruites dans les heures qui suivirent leur découverte) : qu’adviendra-t-il si on ouvre ce caisson ? Au mur,Michaël Jourdet a disposé une série de petits tableaux noirs rectangulaires, selon un ordre mystérieux. Mais si l’oeil nu ne voit rien, c’est à travers le viseur de l’appareil photo que ‘l’œil habillé’ découvre une femme nue agenouillée devant un objet; je l’imagine japonaise, geisha préparant le thé (Nu féminin). Qui sait ? Ce n’est plus que l’empreinte d’un corps, que sa quintessence, sa déclinaison en standards basiques; je pense à Julian Opie,, dont les strip-teaseuses décomposées en formes essentielles sont pour moi d’un érotisme absolu, car rien n’y distrait plus de l’acte même, la forme s’ y est dissoute. On est loin du suprématisme dans l’esprit, sinon dans la forme, en tout cas c’en est une joyeuse revisite.
Marc Lenot, Laisser des traces - (http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr),
Note sur l'exposition "Suprême & isthmes", juin 2009.