J’ai alors pensé que l’idée ne suffisait pas» 2009 - Vidéo numérique 6mn 52, toile monochrome blanche 81x100 cm
La clarté, la simplicité naturelle, avec lesquelles ce jeune artiste met à nu les voies intestines de la création d’une œuvre, de cette opération a priori mystérieuse qui va de l’idée à l’objet fini, rien ne nous est caché : l’élan, l’essai, le retour arrière, l’ajout, l‘écart, le retour arrière, avancer, poser, réfléchir, nettoyer, recommencer autrement ; pas à tâtons mais dans une tension indirecte et ferme à la fois, vers la pureté de l’essentiel, un désir tendu tel que chaque pas en avant, chaque tentative sont aussitôt remis en question par l’aveu « J’ai alors pensé que l’idée ne suffisait pas » qui vient scander ces 6 minutes 52 de privilège, comme rarement offert par les pièces d’art contemporain. Celui d’accéder à l’intimité inouïe d’un accouchement vu de l’intérieur, de la mise au jour de la pensée et du geste qui à leur tour donnent vie à une œuvre et la poussent jusqu’à ce qu’elle soit en pleine lumière face au regard des autres. Comment la pensée taille à partir de rien ou presque : une toile blanche qui reçoit la projection de son double lumineux et des mots pour le faire. Comment aussi induire les attitudes réflexes du public qui à la fois souhaite et redoute qu’on le prenne par la main pour franchir les embuches et les mystères de toute œuvre conceptuelle, par définition obscure, intimidante et rétive à la compréhension immédiate. Et comment les déjouer par ce retournement de gant continu et répétitif qui apprivoise et connecte les circuits cérébraux de l’adversaire jusqu’à ce que tout se mette en place et glisse en deux fluidités parallèles d’où l’émotion peut alors surgir : celle de l’artiste cheminant et celle du regard qui le découvre.
Michèle Chomette, Galeriste,
Note sur la proposition "J'ai ensuite pensé que l'idée ne suffisait pas.", mai-août 2010.
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La clarté, la simplicité naturelle, avec lesquelles ce jeune artiste met à nu les voies intestines de la création d’une œuvre, de cette opération a priori mystérieuse qui va de l’idée à l’objet fini, rien ne nous est caché : l’élan, l’essai, le retour arrière, l’ajout, l‘écart, le retour arrière, avancer, poser, réfléchir, nettoyer, recommencer autrement ; pas à tâtons mais dans une tension indirecte et ferme à la fois, vers la pureté de l’essentiel, un désir tendu tel que chaque pas en avant, chaque tentative sont aussitôt remis en question par l’aveu « J’ai alors pensé que l’idée ne suffisait pas » qui vient scander ces 6 minutes 52 de privilège, comme rarement offert par les pièces d’art contemporain. Celui d’accéder à l’intimité inouïe d’un accouchement vu de l’intérieur, de la mise au jour de la pensée et du geste qui à leur tour donnent vie à une œuvre et la poussent jusqu’à ce qu’elle soit en pleine lumière face au regard des autres. Comment la pensée taille à partir de rien ou presque : une toile blanche qui reçoit la projection de son double lumineux et des mots pour le faire. Comment aussi induire les attitudes réflexes du public qui à la fois souhaite et redoute qu’on le prenne par la main pour franchir les embuches et les mystères de toute œuvre conceptuelle, par définition obscure, intimidante et rétive à la compréhension immédiate. Et comment les déjouer par ce retournement de gant continu et répétitif qui apprivoise et connecte les circuits cérébraux de l’adversaire jusqu’à ce que tout se mette en place et glisse en deux fluidités parallèles d’où l’émotion peut alors surgir : celle de l’artiste cheminant et celle du regard qui le découvre.
Michèle Chomette, Galeriste,
Note sur la proposition "J'ai ensuite pensé que l'idée ne suffisait pas.", mai-août 2010.
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