Michaël Jourdet (...) s'empare de la tradition moderne, dont il interroge les enjeux aussi bien esthétiques que sociaux ou économiques, avec la rigueur et l’économie que Claude Rutault, qui fut un temps son professeur au Beaux-Arts de Rueil-Malmaison, lui a peut-être transmises. Commentaire ironique sur le projet moderniste, la vidéo " ...voguez à ma suite..." montre le "quadrangle noir" de Malevitch apparaissant et disparaissant selon un rythme qui correspond à la traduction en morse du discours suprématiste. Le rejet de l’art moderne par un large public est le thème d’une vidéo, "Ca déconsidère l’art moderne!" où les remarques des visiteurs sont encodées pour devenir à leurs tours incompréhensibles. Une sorte de logique absurde se met en place, qui prend toute son ampleur dans la récente série "Allaryd": des reproductions manuelles que Jourdet a fait réaliser par des peintres à partir de toiles (...)vendues par Ikea - elles-mêmes reproductions de toiles commandées à des artistes et reproduites par une machine qui rend si bien les couleurs et la matière qu' Ikea peut déclarer qu' elles sont "presque supérieures à l' original.
Isabelle Ewig,
Maître de conférence en histoire de l’art contemporain à l’université de la sorbonne - Paris I,
Extrait du catalogue de l’exposition Dix-7 en zéro-7, des diplômés de l’ENSBA avec les félicitations du Jury, juin 2008.
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