« Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito » disait Einstein.
Cette citation constitue le point de départ de l’oeuvre de Michaël Jourdet. S’appuyant sur le système aléatoire du jeu de dés pour réaliser son oeuvre – un ensemble de carrés noirs sur une surface blanche –, Michaël Jourdet expérimente et rend visible le territoire et les limites du hasard. A partir de quand le hasard est-il en fait destiné ? Qui est le vrai créateur ? L’artiste est-il encore le véritable créateur quand il s’en remet au hasard ? En directe référence aux dogmes qui accompagnent toute croyance, Michael Jourdet détermine une suite de règles et de contraintes, témoignant de son implication réelle, ainsi que de sa sincérité au sein de sa propre création. Cet ensemble de règles, qu’il nomme protocole, est fixé par des lancers de dés. Chaque lancer de dés définit un des paramètres de l’oeuvre : X surfaces blanches de 80cm x 80cm, sur lesquelles X quadrilatères noirs sont peints, à X hauteur, et X largeur, etc. De même, la taille, le nombre et le placement de chaque quadrilatère sont ainsi définis par les dés. La forme finale de l’oeuvre ne sera connue de son auteur qu’une fois le protocole de lancers de dès épuisé.
Contrôlant ainsi son processus de création, Michaël Jourdet tourne en dérision la vision romantique de l’artiste en proie à une inspiration irrationnelle et indéfinissable : en effet, chacun de ses choix est ici justifié par des règles pré-établies, et aboutit à une oeuvre dont la facture sera neutre, objective, et dénuée de toute narration. Pourtant, au sein même de cet art si géométrique, systématique, et généré par des systèmes de combinaisons de formes, c’est en fait le hasard qui gouverne. Inspiré par les Répartitions Aléatoires de François Morellet, Michaël Jourdet s’approprie et se délecte des notions de hasard, de destiné, de prédétermination, d’absurdité et d’humour dans le processus créatif.
Anne-Sophie Bérard,
Directrice artistique à la Gaïté Lyrique
Note sur la proposition "Des fois", juin 2010.
Cette citation constitue le point de départ de l’oeuvre de Michaël Jourdet. S’appuyant sur le système aléatoire du jeu de dés pour réaliser son oeuvre – un ensemble de carrés noirs sur une surface blanche –, Michaël Jourdet expérimente et rend visible le territoire et les limites du hasard. A partir de quand le hasard est-il en fait destiné ? Qui est le vrai créateur ? L’artiste est-il encore le véritable créateur quand il s’en remet au hasard ? En directe référence aux dogmes qui accompagnent toute croyance, Michael Jourdet détermine une suite de règles et de contraintes, témoignant de son implication réelle, ainsi que de sa sincérité au sein de sa propre création. Cet ensemble de règles, qu’il nomme protocole, est fixé par des lancers de dés. Chaque lancer de dés définit un des paramètres de l’oeuvre : X surfaces blanches de 80cm x 80cm, sur lesquelles X quadrilatères noirs sont peints, à X hauteur, et X largeur, etc. De même, la taille, le nombre et le placement de chaque quadrilatère sont ainsi définis par les dés. La forme finale de l’oeuvre ne sera connue de son auteur qu’une fois le protocole de lancers de dès épuisé.
Contrôlant ainsi son processus de création, Michaël Jourdet tourne en dérision la vision romantique de l’artiste en proie à une inspiration irrationnelle et indéfinissable : en effet, chacun de ses choix est ici justifié par des règles pré-établies, et aboutit à une oeuvre dont la facture sera neutre, objective, et dénuée de toute narration. Pourtant, au sein même de cet art si géométrique, systématique, et généré par des systèmes de combinaisons de formes, c’est en fait le hasard qui gouverne. Inspiré par les Répartitions Aléatoires de François Morellet, Michaël Jourdet s’approprie et se délecte des notions de hasard, de destiné, de prédétermination, d’absurdité et d’humour dans le processus créatif.
Anne-Sophie Bérard,
Directrice artistique à la Gaïté Lyrique
Note sur la proposition "Des fois", juin 2010.