Propos sur l’art, deuxième critique.
Cette notice est probablement accessoire, un superflu verbal pour une œuvre qui expose et développe son analyse. Une œuvre qui contient – voire est- son propre commentaire. Sur quatre écrans, un même personnage dialogue avec la caméra, les discours sont tous composés de vingt énoncés. Dans la première vidéo il s’agit de citations, tirées de traités et livres sur l’art de manière hasardeuse. Dans les vidéos suivantes les vingt phrases expriment respectivement le point de vue sur l’œuvre d’un critique d’art, de l’acteur protagoniste de la pièce et enfin de l’artiste-même. Michael Jourdet détermine un protocole précis, une suite de règles, pour confectionner un dispositif à circuit fermé où la pièce se construit par strates, toutes se manifestant simultanément dans l’espace d’exposition. L’œuvre déplie ses lectures possibles et se fait « médiateur » de soi-même ; elle semble vouloir absorber son paratexte et inhiber tout discours satellite.
Les écrivains, la critique, l’acteur, l’artiste. Se déployant et se reversant dans l’espace, quatre subjectivités entravent l’intervention du spectateur, qui demeure submergé – presque agressé- par l’extrême discursif de la pièce. Michael Jourdet, avec humour, brouille les pistes de compréhension à travers la multiplication des commentaires qui paradoxalement rejoint l’illisibilité. Pervertissant le principe minimal à l’origine de son travail, l’artiste rejoint l’excès, et produit un impensable et oxymorique « baroque conceptuel ». Ce bref commentaire ne serait-alors qu’une cinquième strate de cette œuvre tant précise et minimale dans sa forme que excessive et déroutant dans sa perception ? "
Anna Frera
Diplômée du master 2 Sciences et Techniques de l’Exposition Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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Cette notice est probablement accessoire, un superflu verbal pour une œuvre qui expose et développe son analyse. Une œuvre qui contient – voire est- son propre commentaire. Sur quatre écrans, un même personnage dialogue avec la caméra, les discours sont tous composés de vingt énoncés. Dans la première vidéo il s’agit de citations, tirées de traités et livres sur l’art de manière hasardeuse. Dans les vidéos suivantes les vingt phrases expriment respectivement le point de vue sur l’œuvre d’un critique d’art, de l’acteur protagoniste de la pièce et enfin de l’artiste-même. Michael Jourdet détermine un protocole précis, une suite de règles, pour confectionner un dispositif à circuit fermé où la pièce se construit par strates, toutes se manifestant simultanément dans l’espace d’exposition. L’œuvre déplie ses lectures possibles et se fait « médiateur » de soi-même ; elle semble vouloir absorber son paratexte et inhiber tout discours satellite.
Les écrivains, la critique, l’acteur, l’artiste. Se déployant et se reversant dans l’espace, quatre subjectivités entravent l’intervention du spectateur, qui demeure submergé – presque agressé- par l’extrême discursif de la pièce. Michael Jourdet, avec humour, brouille les pistes de compréhension à travers la multiplication des commentaires qui paradoxalement rejoint l’illisibilité. Pervertissant le principe minimal à l’origine de son travail, l’artiste rejoint l’excès, et produit un impensable et oxymorique « baroque conceptuel ». Ce bref commentaire ne serait-alors qu’une cinquième strate de cette œuvre tant précise et minimale dans sa forme que excessive et déroutant dans sa perception ? "
Anna Frera
Diplômée du master 2 Sciences et Techniques de l’Exposition Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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